Ça va jazzer

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jeudi 28 mars 2024

Jusqu'où?

 Les mutants

                      Les petits comme les grands      ( A lire et à écouter)

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Un fragile vernis

Ambivalente humanité 

             L'humanité de l'homme n'est pas garantie, malheureusement. Je veux parler de ce qui le fait "homme", au sens civilisationnel, moral du terme. Ce que l'homme a pu gagner sur un lointain passé qu'il ne faut surtout pas idéaliser. La pensée de Rousseau sur les origines supposées de notre espèce ne nous satisfait plus. Sans être être un adepte de celle de Hobbes, qui manquait à son époque de données historiques et anthropologiques. Les qualités acquises par éducation ou/et par volonté peuvent parfois être mises à rude épreuve dans certaines circonstances. Parfois la barbarie n'est pas loin et relègue aux oubliettes des valeurs jugées solidement et définitivement établies. Les exemples abondent où l'homme est devenu un "loup pour l'homme". Confronté au pire, l'homme peut se trouver en situation de perdre ce qui fait son humanité. Il ne faut pas remonter bien loin dans l'histoire pour s'en convaincre. Le présent fourmille d'exemples où le hommes en viennent à s'entredéchirer et où les plus forts psychologiquement en apparence cèdent à la violence . Le liste serait trop longue à établir, pour souligner que l'humanité a souvent à se réinventer, à reconstruire des valeurs perdues. La psychanalyse le confirme, qui pose souvent la question insoluble: pourquoi la guerre. Le courage, notamment, n'est pas une donne naturelle, indéracinable. L'actualité actuelle, anxiogène, réactive des menaces de guerre, dont on ne peut prévoir comment nous réagirions, le cas échéant.. Beaucoup de digues risquent de lâcher. La solidarité semble bien être  déjà une valeur en baisse;                                                               Beaucoup de nos qualités, que nous considérons comme enracinées, pourront-elles résister quand la peur et la détresse seront là peut-être? Sans parler du Rwanda ou de Gaza, sans aller jusqu'aux extrêmes, il est bon de ne pas se faire trop d'illusions sur nos valeurs de résistance. Même nous pouvons toujours les mobiliser...     Des témoignages de rescapés des camps de la mort le confirment...   


                                                                             



_____Banalité du mal, banalité du bien...L'égoïsme est-il notre moteur? Qu'est-ce qui nous rend pleinement humains ?Que se passe-t-il quand s'effondrent les digues sociales ou quand nous sommes soumis à un pouvoir oppresseur?  Serions-nous, par exemple, capables de résister à des ordres immoraux ?-Le livre s'applique à comprendre par quels mécanismes un individu ordinaire peut être amené à s'en remettre à une autorité exigeant de lui des comportements destructeurs. Il montre, exemples à l'appui, ce que deviennent nos valeurs à l'épreuve de situations extrêmes.---On a pu croire ou espérer, un temps, que les monstruosités de la Seconde Guerre mondiale étaient derrière nous. Définitivement. Or partout, à nouveau, on massacre, on torture, on extermine. Comment comprendre cette facilité des hommes entrer dans le mal ? La réponse à cette question devient chaque jour plus urgente. Michel Terestchenko rouvre ici le débat. D'abord, en complétant la démonstration de Hannah Arendt : de même que ce ne sont pas seulement des monstres qui basculent dans l'horreur mais des hommes ordinaires, trop ordinaires, de même, montre-t-il, il n'est pas besoin d'être un saint pour accomplir le juste et secourir des victimes au risque de sa vie. Héros ou salaud ? C'est toujours une petite décision initiale, à peine perceptible, qui décide du côté dans lequel, une fois engagé, on se retrouvera in fine. Mais qu'est-ce qui explique cette décision ? C'est là où l'enquête de M. Terestchenko prend toute son ampleur. En procédant à une reconstitution critique du débat central de la philosophie morale depuis le XVIIe siècle, aujourd'hui relayé par la majorité des sociologues et des économistes, elle montre combien est stérile l'opposition entre tenants de la thèse de l'égoïsme psychologique et défenseurs de l'hypothèse d'un altruisme sacrificiel. Ce n'est pas par " intérêt " qu'on tue ou qu'on torture. Ni par pur altruisme qu'on se refuse à l'abjection. Les travaux qui analysent les phénomènes de soumission à l'autorité, de conformisme de groupe ou de passivité face à dessituations de détresse, invitent à comprendre tout autrement les conduites de destructivité. Tirant les conclusions philosophiques de recherches récentes entreprises en psychologie sociale et s'appuyant sur certains exemples historiques particulièrement éclairants - tel le cas de Franz Stangl, le commandant de Treblinka, ou, à l'opposé, les actions héroïques du pasteur André Trocmé et de sa femme Magda au Chambon-sur-Lignon -, l'auteur propose de penser les conduites humaines face au mal selon un nouveau paradigme celui de l'absence ou de la présence à soi. (4° de couverture)--____Notes de lecture:Terestchenko-Expérience de Milgram - (Wikipédia)L'expérience de Milgram vise à estimer à quel niveau d'obéissance peut aller un individu dirigé par une autorité qu'il juge légitime et le processus qui mène à un maintien de cette obéissance, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet.
- Libres discussions sur «l'expérience de Milgram"
-La « banalité du mal » revisitée
- Les complaisantes : Jonathan Littell et l'écriture du mal: Edouard Husson,Michel Terestchenko (les Bienveillantes décrypté)
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- Le suicide collectif de la secte du Temple du Peuple : une explication salutaire de Stanley Milgram
-Peut-on vouloir le mal?(H.Arendt)
-Influence sociale
-Influence psychologie sociale -
- Les sondages à la lumière des expériences de S. Asch sur la pression du groupe
-Grâce à Paul Watzlawick, une approche de l’information qu’on ne peut plus ignorer.
-Conformisme. (Objet application/pdf)
-Des citoyens privatisés et infantilisés ?
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-Peur et répression
-Peur et controle social
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-Étienne de La Boétie: servitude volontaire
-Analyse de la soumission-Beauvois
-Les théories de la "soumission librement consentie"
Servitude libérale -Beauvois (Objet application/pdf
-L'idée libertaire et La Boétie-Beauvois-:
"...La servitude sans contrainte est mise en oeuvre du plus puissant au plus faible, elle est le moteur de tout le système hiérarchique. Du plus pauvre au plus puissant la chaîne de la hiérarchie se maintient, il y a toujours un chef au-dessus du chef. Il existe de fait une certaine solidarité entre le haut et le bas. Cette hiérarchie est acceptée même par les plus pauvres et les plus démuni-es, qui cherchent très souvent à opprimer une ou des personnes plus faibles qu'elles. En procédant ainsi elles ou ils essaient de compenser leur propre soumission en opprimant d'autres humains. Les pauvres et les opprimé-es, se comportant de cette manière, nous font parfois désespérer de l'humanité.L'apport de la psychanalyse montre que l'autorité fonctionne bien parce qu'elle est intériorisée en nous-mêmes. Dominique Quessada nous propose une explication, une hypothèse qui montre que nous échangeons notre servitude sans y être contraint-e contre un nom, une place dans la communauté humaine et une explication qui donne sens au monde. La place du maître se crée sans que nous nous en rendions compte, la vigilance rationnelle que tu as si vaillamment utilisée est en échec. Le processus fonctionne avec des symboles et le regard, les émotions, les rituels. Les signes, les emblèmes, les images ne s'adressent pas à la raison mais au regard et aux affects, tant et si bien que tout semble inconscient et l'est de fait..." 
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mercredi 27 mars 2024

Rassurant

 Enfin...si on veut.

          Cela dépend pour qui...

                                                                         _______________

Réarmement fiscal?

L' heure est au "réarmement"...

                     Dans tous les secteurs. Aussi bien militaire, hélas! que démographique. Qui va être mobilisé? Et en première ligne? Délicat problème...Qui va être la cible privilégiée? Il va falloir trancher dans le vif. Ça peut faire mal. Non sans contradiction. Pas clair. On tremble dans les châteaux...Les surprofits seront-ils mis enfin à contribution, comme en Espagne, comme l'avait fait Roosevelt (pourtant pas de gauche) en son temps pour sortir de la crise. Si vraiment il y a crise... Si le dette est celle qu'on nous dit... Le pire n'est jamais sûr. Ben voilà!....


 Roosevelt qui disait publiquement: "...Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. Je peux dire que lors de mon premier mandat ces forces menées par l’égoïsme et la soif du pouvoir ont trouvé un adversaire à leur hauteur. J’aimerais pouvoir dire à l’issue de mon deuxième mandat qu’ils ont trouvé leur maître..." ____ Il serait temps de réindustrialiser...


                                              "...Bruno Lemaire est en poste depuis sept ansSept ans pendant lesquels il s’est employé à dérouler son programme économique, soutenir sa « vision », défendant avec aplomb des vérités successives agrémentées parfois de faits erronés, ayant toujours le dernier mot sur tout. Rien d’idéologique ou de biaisé dans ses choix, a-t-il assuré à maintes reprises. Lui, c’est le bon sens, l’efficacité, la rigueur à la fois économique et intellectuelle. Mais au bout de sept ans, il n’est plus possible d’invoquer l’héritage. Le ministre des finances, et avec lui le gouvernement, a un bilan qu’il ne peut esquiver. La situation dégradée d’aujourd’hui est le résultat des choix passés. Lancer une nouvelle controverse sur la nécessité d’en finir avec l’État-providence pour éviter de rendre des comptes ne saurait suffire. D’autant qu’en la matière, il ne s’agit pas d’un problème de bonne gestion publique, comme il tente de le faire croire, mais d’un sujet politique d’organisation sociale, décidée collectivement et inscrite dans la Constitution.                                                                                                                               S’il y a eu un État-providence depuis sept ans, il a été dévolu quasi exclusivement aux puissances d’argent. Bien au-delà d’une politique de l’offre, tout a été décidé pour mettre l’État au service d’intérêts très privés. Sans la moindre hésitation, le ministre des finances a réduit avec constance les recettes publiques, censées ruisseler en retour dans les moindres recoins de l’économie. En 2021, Bruno Le Maire se félicitait d’avoir réalisé « la plus forte baisse d’impôt […] 50 milliards d’euros en cinq ans ». Le ministre des finances, sous la même impulsion élyséenne, a poursuivi cette destruction depuis, la suppression des impôts de production étant le nouveau combat du « toujours moins ».                                         Accordant la « sécurité sociale » au capital, depuis 2019 Bercy distribue chaque année quelque 200 milliards d’euros d’aides et de subventions aux entreprises. Sans parler des soutiens exceptionnelsAu « quoi qu’il en coûte » de la période du Covid-19 a succédé le bouclier énergétique institué pour couvrir une hérésie économique alimentant un marché dysfonctionnel que le gouvernement n’a pas voulu dénoncer. Parce que l’exécutif ne saurait s’opposer au fondamentalisme de marché européen.  Tout cela a été distribué sans retenue, sans distinction, sans contrepartie. Car en face de ces dépenses, il n’y a pas grand-chose : ni rebond économique, ni rebond industriel, ni hausse de la productivité. Au mieux, un maintien d’activités qui dégagent des profits grâce aux subventions et aux aides de l’État. Les rares évaluations des mesures prises − à l’instar de la fiscalité sur le capital menée par France Stratégie, pourtant peu suspect de partialité − qui venaient contester le bien-fondé de ces choix politiques ont été balayées d’un revers de la main.                                                                                                                               La réussite est là, sous nos yeux, selon Bruno Le Maire : le taux de chômage devenu le mètre étalon de la politique économique d’Emmanuel Macron a baissé : de plus de 9 % en 2016, il est descendu à 7,1 % fin 2023, essentiellement grâce aux aides pour soutenir l’apprentissage : 20 milliards d’euros par an. Mais avec la stagnation économique, il remonte. Car tout repose sur du sable.                                  Cette politique a un coût, que le ministre des finances refuse d’assumer. En 2008, la dette de la France s’élève à 1 318 milliards d’euros, soit 68 % du PIB. En 2010, avec la crise des subprimes, elle a déjà grossi de plus de 16 % pour s’élever à 1 514 milliards d’euros (85 % du PIB). Les politiques d’austérité menées par la suite et les premiers pas de la politique de l’offre ne permettent pas de rétablir les comptes publics. Fin 2016, la dette est de 2 147 milliards. Au cours de ces sept dernières années, l’endettement s’est accru à nouveau de plus de 800 milliards d’euros pour dépasser les 3 000 milliards.  Ce n’est pas l’État social (santé, retraite, emploi, chômage, famille) qui a été le moteur de cet emballement. Il a plutôt été la variable d’ajustement. De réforme en réforme (travail, chômage, retraite), de gel de salaires en suppressions de postes… tout a été mis en œuvre pour contenir les dépenses sociales. En moyenne, elles ont augmenté de 2 % depuis 2010.   La précarisation et la pauvreté n’ont jamais été aussi élevées en France au cours de ces quarante dernières années. Les services publics sont en état de délitement. L’éducation est au bord de l’asphyxie, l’hôpital à l’agonie. La France décroche partout, dans la recherche, dans l’innovation et même en matière de mortalité infantile.                                                          Lorsque Bruno Le Maire, lundi 18 mars sur France Inter, préconise à nouveau de mettre à contribution l’État-providence, qualifié de trop généreux, pour y substituer un « État protecteur », tout le monde comprend : un nouveau tour de vis est en préparation. Mais ce ne serait pas seulement une hausse de la fiscalité indirecte, frappant tout le monde de façon inégalitaire et indifférenciée. Ce sont les derniers filets de sécurité qui sont dans sa ligne de mire. Au risque de plonger encore plus des pans entiers de la population dans l’insécurité et la paupérisation. L’argument pour justifier ce choix de la régression se veut imparable : la logique du bon sens. « Quand on gagne moins, on dépense moins », affirme Bruno Le Maire, reprenant la comparaison éculée – mais toujours aussi fausse – de l’État censé être géré comme un foyer. Mais l’État n’est pas un ménage : il s’inscrit dans une longévité parfois séculaire. Il a des pouvoirs, des moyens, et des devoirs.    Le propos est d’autant plus calamiteux que ce n’est pas comme s’il n’y avait aucun précédent économique en ce domaine, comme si aucune étude, recherche, n’avait été menée sur le sujet. Sans remonter à la politique déflationniste de Brüning en 1931 qui précipita la prise de pouvoir de Hitler, l’exemple de la crise de la zone euro en 2010 est là, sous nos yeux.                                                                              La décision de Jean-Claude Trichet, alors président de la Banque centrale européenne, d’augmenter les taux en 2010, au nom – là encore – de la bonne gestion, est considérée comme un des déclencheurs de la crise des dettes en Europe et de la faillite de la Grèce. Dans la foulée, le choix des gouvernements européens de mener des politiques d’austérité procycliques en période de récession économique, toujours au nom de l’orthodoxie budgétaire, a amplifié la chute.   Dès 2013, Olivier Blanchard, alors économiste en chef au FMI, rappelait l’importance des politiques keynésiennes contre-cycliques, de ce fameux coefficient multiplicateur des dépenses publiques, lesquelles ayant un effet d’entraînement beaucoup plus important qu’estimé dans la dynamique économique.                                                                                                                                                                     Depuis, il y a consensus chez les économistes sur la gestion de la crise de la zone euro par les gouvernements européens : leur dogmatisme a aggravé la situation de l’ensemble du continent. La décennie 2010 aura représenté dix ans de perdus pour l’Europe. Le décrochage du continent européen par rapport aux États-Unis date de là. Il n’a cessé de se creuser depuis.   Pendant un temps, Bruno Le Maire a semblé partager cette analyse. En 2021, lors d’un « mini Davos » sur le lac de Côme, il reconnaissait qu’il ne fallait pas renouveler les erreurs commises en 2008 qui avaient précipité la zone euro dans la crise. En juin 2023, dans un entretien au Journal du dimanche, il soutenait encore que « l’austérité serait une erreur économique »« Nous refusons les coupes budgétaires drastiques qui affaibliraient la croissance et détruiraient les emplois. ...» {Merci à Mediapart\]       ______________

mardi 26 mars 2024

ONU accusé

La grande confusion

          On ne peut dire que tout marche bien dans ce complexe "machin" (comme disait De Gaulle) qu'est cette organisation internationale, où les puissants font trop souvent la loi.. Loin de là. Mais la cataloguer  d' "antisémite", comme vient de le faire Israël, est assez consternant. Mais révélateur d'un Netanyahou aux abois.


                             Une déjà longue histoire de conflits entre les deux parties. Des résolutions nombreuses ont été édictées, et depuis longtemps. Sans l'organisation internationale, il n'y aurait jamais eu d'Etat d'Israël. Le comble...  à l'heure de la tragédie. _____________________

L'élan d'Elon

 


      L'homme-fusée?                                                                                                                                                                        Mais une fusée peut aussi exploser en vol...  Un libertarien pur sucre ou un chien fou dans le domaine du néocapitalisme numérique tous azimuts. Un drôle de citoyen, qui reste dans l'esprit des grands aventuriers de la Silicon Valley, tout en voulant les dépasser. Un "visionnaire" un peu fou, qui n'hésite pas à sacrifier sur l'autel de la technologie sans frein les idéaux sociaux et démocratiques. Utopiste à ses heures, positiviste comme pas un, il croit en l'avenir radieux de l'humanité libérée de toutes contraintes.  Un temps collaborateur de Trump, très proche de l'aile républicaine, il avoue ses choix: "...Adepte du courant libertarien, il est hostile à l'existence de syndicats dans les entreprises. En , il accueille très froidement la proposition de Bernie Sanders d'augmenter la taxation des grandes fortunes.  Il critique régulièrement la politique du président Joe Biden et notamment son âge (79 ans) pour l'exercice du pouvoir présidentiel en déclarant « Il existe déjà des conditions d’âge minimum pour la Chambre, le Sénat et la présidence. Réciproquement, il devrait y avoir aussi des limites d’âge maximum ». D'une manière globale, il déplore la gérontocratie en ajoutant « Je pense que nous avons déjà un problème assez sérieux avec la gérontocratie, où les dirigeants de tant de pays sont extrêmement âgés. Pour qu’une démocratie fonctionne, les dirigeants se doivent être en contact avec la majorité  de la population »    


                                                                                                     
Son idéologie est affichée, prête à se faire le relais de fake news qui arrangent ses intérêts. Il imagine pendant longtemps la Silicon Valley comme une sorte de "terre promise" Sa volonté de sauver le monde, ses rêves quasi christiques peuvent faire sourire plus d'un scientifique.. L'"innovation disruptive" est son moteur. il "serait « l’ADN » de l’entrepreneur à succès au tournant du XXIe siècle, et la carrière de Musk l’illustrerait de manière exemplaire. Or il s’agit, rien de moins, et tous secteurs confondus, de détruire : par l’introduction – parmi les stratégies possibles – d’idées, de concepts, de technologies ou de méthodes industrielles en contradiction plus ou moins radicale avec l’ordre existant, et de les exploiter sans ménagement pour faire vaciller le statu quo. Cette personnification du mythe de l’entrepreneur incréé et créateur se retrouve dans la pensée spontanée de l’innovation et son modèle linéaire (de l’idée-étincelle à l’application sur le marché), copié-collé dans les readers, les livres de recettes et les cours de savoir-vivre entrepreneurial en business school. La destruction créatrice schumpétérienne est l’horizon désiré d’une économie capitaliste animée par l’« ouragan permanent » de la rupture. Les start-ups, les compagnies et les simulacres de compagnies créées ou cofondées par Musk en fournissent autant de cas d’étude. PayPal ? Détruire l’industrie bancaire par la généralisation d’un procédé de paiement en ligne. SpaceX ? Détruire le complexe militaro-industriel de l’astronautique par le développement de lanceurs à bas coût et en partie recyclables. Tesla ? Détruire les mastodontes de Detroit qui n’ont toujours pas pris le pli de la voiture électrique et autonome. Solar City ? Détruire l’industrie des combustibles fossiles par une généralisation de l’accès à l’énergie solaire. Détruire, par la bande ou frontalement, et par le contrôle de l’ensemble d’une production intégrée verticalement, de la chaîne logistique jusqu’à la livraison des services. Ce principe de la « full-stack start-up  » est répliqué à l’envi. La chronologie des percées technologiques disruptives de Musk est désormais bien établie. L’ennui est que, linéaire et a posteriori, ce grand récit donne à croire qu’il déploie une sorte de master plan latent. Or la carrière dont la trame est aujourd’hui stabilisée n’a pas été sans échecs ni ajustements, et c’est aussi un ressort de son aura. Musk n’est certes pas parti de rien. Ces ruptures technologiques exploitent un fonds commun de savoirs, de process industriels, d’infrastructures et de ressources publiques accessibles sous certaines conditions pour parvenir à des objectifs marchands. D’abord, Zip2, première start-up que Musk crée en 1995 à Palo Alto avec son frère, et rachetée par Compaq en 1999 pour intégrer le moteur de recherche AltaVista : l’annuaire/portail en ligne tire parti d’informations largement publiques, et bénéficie des abonnements au service souscrits par les entreprises locales et la presse. Une fenêtre d’opportunité s’ouvre ainsi, le programmeur Musk travaille à partir des codes disponibles et vend la bonne solution au bon moment. De même la start-up X.com que Musk a fusionnée en 2000 avec une autre, Confinity, à l’origine de PayPal, met en scène un sens stratégique du placement « mafieux » : les génies du codage s’engouffrent dans la brèche de la « nouvelle économie », avant l’explosion de la bulle des sociétés dot.com. L’expérience est de courte durée. Musk quitte avec profit PayPal – qui a survécu au krach et est racheté par eBay en 2002. C’est alors que, multimillionnaire désœuvré, il fonde une nouvelle start-up, cette fois investie dans l’industrie spatiale. Space Exploration Technologies Corp. promet le développement de lanceurs low cost pour banaliser l’accès à l’espace et, à terme, sa « colonisation » sur Mars. Là encore, il a fallu démontrer les techniques, convaincre les investisseurs et faire taire les sceptiques. Il a fallu, surtout, s’inviter dans la cour de compagnies aussi installées et tentaculaires que Boeing et Lockheed Martin, et gagner la confiance des gate-keepers de la NASA. Le défi que représente Tesla n’est pas moins difficile. Bâtir à partir de zéro une entreprise qui promet de rompre avec le business as usual d’une industrie structurée autour de grandes marques et d’habitudes de consommation d’énergies fossiles, par le développement d’autos électriques de haut de gamme, à l’apparence d’Aston Martin, à peu près autonomes, alimentées par une énergie verte et livrée gratuitement via le réseau de stations maison, à des prix jugés attractifs, et le tout sous couvert d’une croissance industrielle soutenable et respectueuse de l’environnement..."  
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Vers l'Etat digital?

 


              En route vers l'Etat plate-forme

                                   Des projets bien ficelés sont en place pour accélérer la digitalisation des services publics. L'accélération de la numération tous azimuts se met en place à la vitesse grand"V", au détriment des laissés pour compte.  Déjà des jeunes connaissent des difficultés. Ne parlons pas des anciens, de ceux qui sont le plus dans le besoin.   Le tout-numérique avance à grands pas, sous prétexte de simplification, de modernisation....                                                                

Dans la start up nation, l'Etat se dématérialise à grande vitesse.

      Tous les actes administratifs, à quelque niveau que ce soit, devront vite passer pas le numérique (*)
                    A vos ordis!

     Même les non et les faiblement connectés, ceux qui n'ont pas d'ordinateurs ou qui ne savent et ne sauront jamais s'en servir, les analphabètes du clavier, les nombreux anciens qui ne s'y mettront jamais...
      La plupart des services publics ne seront accessibles que pour les familiers du net, que pour une partie de la population, surtout aisée, cultivée, urbaine.
     Près de 60% des personnes se disent démunis face à l'utilisation de l'ordinateur pour des tâches un peu élaborées. Ne parlons pas des plus âgés.
     L'exclusion numérique n'est pas rare. L'inclusion numérique ne favorise que ceux qui sont déja outillés et formés.
    Le pass numérique ne suffira pas, surtout à l'horizon 2022. et certains technophobes ou e-résistants ne franchiront pas le pas de si tôt.
   La e-administration va vite montrer ses limites. La modernité, c'est bien beau, mais elle risque de laisser beaucoup de monde au bord de la route, pour des démarches qui ne sont pas anodines.
Et quelques clics ne suffiront pas dans des démarches complexes.
Et s'il s'agissait d'abord de faire des économies, sans autre considération que la rentabilité immédiate?
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   (*)   "  .....Incomplets , mélangeant des types de démarches à exécuter très hétérogènes (consultation, télédéclaration, ouverture de compte, information), ces recensements laissent en particulier dans l’ombre deux éléments pourtant majeurs du processus de dématérialisation engagé.
    D’une part, ne sont pas précisés pas quels « services » ne sont aujourd’hui accessibles qu’en ligne : demandes de bourses étudiantes, Prime d’activité, demande de logement social, inscription à pôle emploi, la liste serait longue des démarches qui ont basculé dans le « tout numérique », n’offrant aucune autre alternative aux administrés. Selon la typologie d’Albert Hirschman (1970), il n’y a ici pas de possibilité d’exit  : le rapport à l’offre doit nécessairement se faire par l’intermédiaire d’une interface numérique. Le Défenseur des droits a formulé plusieurs avis [5](2016) enjoignant aux services publics et administrations de proposer une offre de contact alternative au numérique, restée à ce jour lettre morte.
      D’autre part, ces tableaux ne rendent pas compte de la dématérialisation de la relation administrative, au-delà des procédures de demande de droit ou d’accès à des formulaires administratifs. Une part grandissante des échanges se déroule aujourd’hui par voie électronique (mail, sms, boîte de dialogue/ chat box), et on assiste à une généralisation de la prise de rendez-vous physique par internet (préfecture [6]CAF, Pôle emploi, etc.) couplée à l’impossibilité d’avoir un contact physique avec un agent pour les premiers contacts, les inscriptions, les démarches d’entame des procédures. De plus en plus, les usagers se voient orientés vers une interface en ligne pour prendre attache avec les administrations, ou obtenir des informations ou explications. Incidemment, la relation administrative devient ainsi majoritairement numérique, le contact « humain » (téléphonique ou physique en face à face) constituant une voie seconde et complémentaire des démarches en ligne. Ce virage de la dématérialisation de la relation apparaît d’autant plus fort qu’il s’est fait concomitamment à une réduction des accueils physiques et des autres modes de contact, renforçant la perception d’une déshumanisation du contact avec les administrations....

    En l’état actuel, l’obligation administrative à se connecter demeure très inégale entre les individus : une personne bénéficiaire de droits sociaux soumis à déclaration de ressources trimestrialisées a mécaniquement davantage l’obligation de se connecter qu’une personne ne percevant pas de prestations sociales. La connectivité étant socialement distribuée, l’on assiste ainsi à une double peine (Credoc 2016) : les individus les plus précaires, aussi bien économiquement que sur le plan de l’isolement social (Défenseur des Droits 2017) sont moins connectés alors que, dépendants davantage de droits et prestations sociales, ils ont davantage l’obligation de le faire.
     Davantage que d’exclusion numérique, qui renverrait à un manque de compétences d’individus qui ne seraient pas à l’aise avec le numérique, cette inégale exposition à l’obligation de connexion conduit à parler d’exclusion par le numérique : ce sont prioritairement les normes implicites de la dématérialisation qui rendent ici les usagers incapables de demander leurs droits...."

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